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Un lavoir est un équipement communal à intérêt collectif construit auprès d'une source naturelle ou d'une rivière permettant d'y laver et rincer le linge. Ce type de construction s'est notamment développé au XIXème siècle lorsque suite à plusieurs épidémies, le gouvernement a voté une loi en faveur de la construction d'équipements favorisant de nouvelles habitudes hygiénistes.

Fréquenté par des blanchisseuses professionnelles et des particuliers, le lavoir est un lieu de lien social. Le linge renseigne également souvent sur la vie des familles, les confidences y étaient propices.

La lessive était autrefois réalisée par la maîtresse de maison dans les foyers modestes tandis que les demeures plus importantes (notables, bourgeois, curé ou instituteurs) faisaient appel à des lavandières professionnelles.

La première phase de la lessive se déroulait dans une buanderie accolée à la maison, généralement proche du four à pain. Pendant l'utilisation du four, des cendres étaient récupérées puis mises de côté pour être refroidies. Elles étaient mises dans une petite poche en tissu et servaient de poudre lavante. Cette poche était posée dans un cuvier avec le linge sale, sur lequel on versait de l'eau bouillante. Un trou au fond de la cuve permettait de récupérer l'eau qui était à nouveau mise à bouillir puis versée plusieurs fois sur le linge.

Après cette étape qui durait plusieurs heures, le linge était récupéré par les lavandières qui se rendaient au lavoir afin d'effectuer la phase de battage et rinçage du linge. Posé sur des brouettes à claire-voie, le linge pouvait s'égoutter en chemin.

Dans les communautés villageoises d’antan, il y avait des lieux fréquentés indifféremment par les deux sexes, principalement, l’église, le cimetière, la place du marché et les commerces. Par contre, il y a des espaces où hommes et femmes ne se mélangeaient pas : le bistrot était fréquenté par les hommes qui eux, se retrouvaient en un lieu fermé autour du vin et de l'absinthe et le lavoir était réservé aux femmes.

C’était en effet un des rares lieux où les femmes pouvaient se réunir et échanger librement loin des regards des maris ou des pères. Interdits aux hommes, ces derniers s'inquiétaient des confidences et des commérages qui pouvaient s'y échanger. L'activité de nettoyage du linge était physiquement très difficile. Aussi, le fait de la pratiquer de façon collective  rendait la lessive plus facilement supportable : les femmes pouvaient discuter entre elles, plaisanter, chanter, cancaner ... Des conflits surgissaient également parfois, d'où l'expression « laver son linge sale en famille », le lavoir réunissant la famille agrandie, celle du quartier ou du village.

Rebaptisés « Hôtel des bavardages », « Parloir des femmes », « Moulin à paroles » ou encore « Chambre des députés », les lavoirs étaient le siège d’une intense vie sociale, des lieux de rencontre incontournable pour les femmes du village, ces fameuse « Poules d’eau » dont la vie était rythmée par le dur labeur des lessives.

Deux lavoirs sont présents dans notre commune. Le lavoir du Canardier se situe rue de l'Eglise, tandis que le lavoir La fontaine se trouve rue de la Tour.

Les lavoirs

Lavoir La Fontaine, rue de la tour

Lavoir Le Canardier, rue de l’église

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Mis à jour : 02/01/2022